Texte audio retranscrit ci-dessous :
Dernière étape de votre promenade. Vous êtes ici dans l’Orangerie du château, un espace constitué des anciens corps de ferme et des écuries. Les bâtiments les plus anciens de l’Orangerie datent du 17ème siècle. Ils ont été transformés il y a quelques années en salles de réception afin de permettre d’y organiser des mariages, accueillant chaque année de nombreux couples qui viennent célébrer leur unions avec leurs invités.
L’Orangerie offre un espace intime, à l’abri des regards, complémentaire aux grands espaces des jardins du château.
Au centre, au milieu de la pelouse, se tenait autrefois un pigeonnier.
Il faut savoir que sous l’Ancien Régime, avant la Révolution Française, le pigeonnier était un symbole de pouvoir seigneurial, un privilège réservé à la noblesse rurale. Posséder un pigeonnier était un droit féodal, appelé « droit de colombier ».
La taille d’un pigeonnier indiquaient le rang social du propriétaire. Le nombre de niches, autrement appelées « boulins » correspondait à la surface des terres que possédait le seigneur. Construire et entretenir un pigeonnier coûtait par ailleurs assez cher. Seuls les propriétaires très fortunés pouvaient se le permettre. Posséder un pigeonnier était donc également une démonstration de richesse foncière et financière.
Au-delà de ces aspects de prestige, le pigeonnier avait des fonctions pratiques. Les fientes des pigeons étaient utilisées comme engrais naturel pour fertiliser les terres. Dans de nombreux pays, le guano (nom dérivé de l’espagnol pour désigner les excréments des oiseaux) est également un engrais très recherché. Les jeunes pigeons, les pigeonneaux, étaient par ailleurs consommés et considérés comme des mets délicats. Et les pigeons étaient parfois utilisés pour porter des messages.
Le pigeonnier était donc un symbole de puissance. Mais les paysans haïssaient souvent ces constructions, car les oiseaux venaient manger les semences dans les champs, sans compensation pour leurs pertes. Ce privilège fut donc aboli à la Révolution Française en 1789 comme symbole des injustices de l’ordre féodal.
Au fond de la cour, vous pouvez également voir une statue. Il s’agit de Diane, déesse de la fertilité et de la chasse, protectrice des bêtes sauvages dans la mythologie romaine. Elle est la fille de Jupiter et la sœur jumelle d’Apollon.
L’histoire raconte que Diane souhaitait rester vierge toute sa vie après avoir assisté à l’accouchement de son frère. Armée d’un arc, de flèches et court vêtue elle vivait dans la forêt et les clairières, à la lisière entre le monde sauvage et civilisé. Elle était accompagnée d’un cortège de nymphes.
Au cours d’une chasse en forêt, Actéon, un célèbre chasseur de la mythologie grecque, découvrit la déesse alors qu’elle était nue et prenait un bain avec ses compagnes. Celle-ci, furieuse d’avoir été ainsi aperçue, transforma le chasseur en cerf. Les chiens de chasse d’Actéon, rendus fous de rage par la déesse et ayant pris leur ancien maître pour une bête des bois, se jetèrent sur lui pour le tuer sauvagement.
Cette histoire, quelque peu cruelle, illustre la complexité et parfois la férocité des relations homme-femme depuis la nuit des temps. Cette histoire est ancienne mais elle trouve toujours son écho aujourd’hui…
Voilà, c’est maintenant la fin de la visite des Jardins du château de Bogard et du parcours initiatique « de la Pierre Brute à la Pierre Taillée ».
Nous sommes très heureux de vous avoir accompagné tout au long de cette promenade et peut-être même de vous avoir inspiré.
Nous vous invitons à vous rendre dans notre « salon de thé » installé dans la salle 17ème de l’Orangerie où vous pourrez profiter d’un moment de détente autour d’un verre qui vous est offert sur présentation de votre ticket d’entrée.
Vous y découvrirez également plusieurs tableaux d’un couple de peintres de Saint Brieuc, André et Zoé Laigneau, qui ont marqué la scène artistique bretonne au début du 20ème siècle. André Laigneau est notamment reconnu pour ses œuvres décoratives dans les édifices publics de la ville. Et Zoé Laigneau est célèbre pour ses pastels et ses reproductions. Ensemble, ils ont contribué à l’enrichissement du patrimoine artistique de Saint-Brieuc.
Si la visite des jardins vous a plu, n’hésitez pas à revenez nous voir au moment des Journées Européennes du Patrimoine en Septembre pour visiter l’intérieur du château et pour en savoir davantage sur son histoire et ses secrets.
Sachez également, pour les plus impatients d’entre vous, que nous avons publié un petit livre intitulé « 750 ans d’histoire à Bogard », disponible à notre « salon de thé », qui vous raconte cette longue histoire en fournissant de multiples anecdotes complémentaires.
N’hésitez pas non plus à nous suivre en vous connectant à nos réseaux sociaux, Facebook et Instagram, afin de rester informés de nos prochains événements culturels et festifs. Les liens sont indiqués sur cette page.
Merci pour votre visite.
Et très bon retour…